Jacqueline Fabien : corps- paysage
Dans le prolongement du numéro 1, la notion élargie de paysage, Faire monde(s) vous propose une conversation entre Jacqueline Fabien et Dominique Brebion. Le paysage et le corps sont les deux pôles principaux de la pratique picturale de Jacqueline Fabien. Il y a de constants va et vient de l’un à l’autre. Parfois ils se rejoignent et fusionnent.
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Si je commente la belle conversation entre Jacqueline Fabien et Dominique Brebion qui interroge l artiste sur le corps paysage c est d abord pour dire que j adhère au discours que Fabien a su dérouler tout au long de cet entretien fondé et d une grande clarté.
Ii y a a peu de temps a la demande de D. Brebion je faisais le même exercice face à Valérie John et concernant mes questionnements au sujet de ma dernière série d œuvres :Les paysages célestes. Tout en développant mon point de vue sur cette dernière série, j affirmais que le corps est paysage.
Je trouve confirmation dans les propos de J. Fabien. Ce qui est frappant et remarquable dans les dernières œuvres de l artiste notamment celles présentées lors de l expo collective à la Fondation Clément, c’ est d abord le traitement pictural de ces grandes toiles tant pour le paysage que pour le corps peint. Le corps présenté ici, tout est paysage le corps est étalé. Etendue et profondeur sont des notions qui appartiennent au paysage comme genre dans le champs de l art. Les grands aplats un peu Matissiens montrent le corps dans une planéité qui le met à distance du réel pour obéir à l intention de l artiste. La similitude de traitement pictural avec les grands paysages tragiques vient renforcer l idée de corps-paysage. Les mêmes stigmates du paysage, se retrouvent sur le corps peint.
C est là pour moi une volonté de l artiste qui nous oblige a faire bifurquer notre regard vers une fusion celui du corps et du paysage. Le paysage est corps le corps est paysage. Le corps comme paysage sont traversés le même tragique.